Transformation de la peau brute en cuir
La filière cuir commence avec le travail de rivière, les conditions de cette étape sont d’une importance capitale pour la qualité du cuir final. Il s’agit du lavage et de la préparation des peaux pour le tannage. Dans des foulons les peaux sont d’abords nettoyées des souillures issues de l’abattage (sel, crottes, sang, urine…) et réhydratées du fait de la perte d’eau due au sel ajouté pour la conservation. Elles sont ensuite épilées dans un bain à base de chaux (épilage/pelanage) ou l’épiderme est également dissous. Une fois les opérations chimiques terminées, le tissu sous-cutané, la graisse et les restes de chair sont retirés (l’écharnage) par action mécanique. La matière ainsi obtenue est la tripe.
La préparation de la peau en tripe au tannage Épilée, écharnée, la peau en tripe est fortement vulnérable. Elle commence à s’altérer après un court laps de temps, il faut agir au plus vite pour stopper ce processus irrémédiable : c’est le rôle du tannage. L’opération proprement dite nécessite 24 heures, mobilise des foulons. C’est cette opération qui rendra le cuir imputrescible.
Les agents tannants (le sulfate de chrome) pénètrent entre les fibres de collagène pour remplacer les molécules d’eau et figer la structure. Les peaux ressortent bleuies par les sels de chrome : elles sont devenues du cuir, nommé « Wet-blue ». Le Wet-blue fait ensuite l’objet d’un tri qualité en fonction de leurs caractéristiques (défauts ouverts, fermés, rondeur du cuir…) et du cahier de charge. Une fois la sélection effectuée, les cuirs sont préparés pour l’étape suivante en subissant de nouvelles opérations d’égalisage visant à obtenir une épaisseur proche de l’article final à fabriquer (la refente Wet-blue et le dérayage).
Le retannage et teinture au foulon, à ce stade, la peau imputrescible est devenue un cuir mais doit encore subir plusieurs opérations mécaniques et chimiques : les opérations de retannage visant à modifier les propriétés physico-mécaniques des cuirs (résistance à l’allongement, à la déchirure, solidité de la fleur), l’opération de la teinture permet une approche de la coloration finale du cuir fabriqué en baignant les peaux tannées dans des solutions colorées par des pigments, des opérations de nourriture visant à modifier soit la souplesse des cuirs, soit leur imperméabilité. Une fois ces opérations faites, les cuirs sont essorés, étirés, séchés sous-vide puis séchés dans un tunnel de sèche afin de les préparer pour l’opération suivante de finissage.
Avant le finissage, les cuirs subissent des opérations de réhumidification légère, d’assouplissement et d’aplanissement (opérations de corroyage à sec) pour les préparer aux opérations suivantes. Après ces étapes, le cuir est appelé « Crust ».
Le finissage intervient au dernier stade de la fabrication du cuir. Il est l’ensemble des opérations terminales, qui confèrent au cuir et peausseries, leur présentation et leur aspect définitif. Le but des opérations de finissage est d’assurer aux cuirs et peausseries, les propriétés spécifiques de l’article :
- Bonne qualité marchande, en améliorant la présentation, c’est-à-dire l’aspect, la couleur, le brillant et le toucher.
- Bonnes caractéristiques physico chimiques et mécaniques, telles que Souplesse, imperméabilité à l’eau, résistance à l’abrasion, solidité à la lumière